Huit mois pour devenir inséminateur
La vétérinaire Manuela Falk est responsable de la formation et du contrôle de la qualité du travail de nos inséminatrices et inséminateurs.
Jutta Berger, Collaboratrice scientifique
Lorsque le jeune homme ouvre la porte de l’étable et entre, il est accueilli avec un aimable «Bonjour, entre seulement.» La vétérinaire Manuela Falk, en bottes en caoutchouc et combinaison verte et avec un bonnet sur la tête, l’attend dans le couloir d’alimentation auprès des vaches. Elle tient une écritoire bleue en main sur laquelle plusieurs feuilles sont pincées. Il fait froid ce jour de novembre et la nervosité est dans l’air: l’examen pratique des nouveaux inséminateurs et inséminatrices de Swissgenetics est au programme. Le devoir est d’apprécier correctement l’aptitude à l’insémination d’une vache. À cette fin, l’experte a recours à une cheffe d’exploitation qui a téléphoné pour faire inséminer une vache. Les candidats doivent apprécier l’animal en posant des questions adéquates et en l’examinant correctement et ensuite donner une recommandation plausible. Manuela compare les résultats des candidats avec les siens. Les conclusions tirées par les candidats sont-elles correctes?
Conseils, connaissances et comportement
«L’appréciation correcte de l’aptitude à l’insémination est un point important de la formation de nos nouveaux techniciens et techniciennes», explique la vétérinaire, qui est responsable de l’assurance de la qualité dans le service d’insémination de Swissgenetics. «Car inséminer des vaches dans la pratique quotidienne signifie bien plus que de mettre en place la semence chez les vaches. Il s’agit aussi de conseiller nos clients, de communiquer et de se comporter avec professionnalisme.» C’est la raison pour laquelle l’examen final comporte aussi les connaissances en matière d’élevage, d’affouragement et de gestion du troupeau.
Disposition à apprendre et expérience avec les bovins
«Nos inséminatrices et inséminateurs sont des experts en matière de fertilité des vaches. C’est un élément central du profil de leur métier», explique Manuela. «Ceux qui optent en faveur de cette formation ne doivent évidemment pas disposer de ces connaissances complexes d’emblée. Mais ce qu’il faut, ce sont la disposition et le zèle d’apprendre ces choses.»
Au fil des années passées, Manuela a constaté que les personnes avec une formation agricole ont souvent plus de facilité puisque de nombreux contenus de la formation d’inséminateur leur sont déjà familiers. Mais ce n’est pas un prérequis. «Il faudrait toutefois être habitué aux contacts avec les bovins», souligne-t-elle en riant.
La phase de recrutement démarre maintenant!
Il se passe environ huit mois entre le début du processus de recrutement et la fin du cours de formation. «Nous organisons chaque année une formation en français et une en allemand», dit la vétérinaire, qui coordonne toute l’organisation. «Ce sont les chefs régionaux qui sélectionnent et engagent les nouveaux collaborateurs et collaboratrices. Au début de l’année, ceux-ci commencent à repourvoir les postes vacants. Nous ne formons pas de réserves, chaque cours satisfait au besoin concret.» Les personnes intéressées devraient donc s’adresser directement au chef régional responsable: Philippe Gremaud (région Romandie), Martin Wälti (région Zollikofen) ou Bruno Käslin (région Suisse centrale et orientale).
Bases et horizons
Après le processus de sélection, un cours d’introduction de deux semaines démarre en août à Zollikofen. «À cette occasion, nous créons les bases de la formation ultérieure. Tous les inséminateurs en formation ont ainsi le même fondement», explique Manuela. Après cela, les candidats partent à l’étranger pour la formation d’inséminateur proprement dite. «Les Suisses allemands se rendent à l’IFN Schönow, près de Berlin, et les Romands partent pour Rambouillet, près de Paris. En plus de la formation à la mise en place de la semence, les participants ont l’occasion de découvrir l’agriculture des pays voisins en faisant des excursions et en visitant des exploitations et d’élargir ainsi leur horizon personnel.
Formation interne en Suisse
Après avoir passé l’examen d’inséminatrice ou inséminateur à l’étranger, la formation interne en Suisse peut commencer. Durant cette phase, les inséminateurs en formation sont accompagnés par des collègues expérimentés durant leur tournée d’insémination et parallèlement, ils acquièrent les connaissances techniques théoriques qu’il leur faut pour leur travail chez Swissgenetics. «Inséminer est plus exigeant que cela en a l’air,» dit Manuela. «Pour un travail couronné de succès dans le service d’insémination, des connaissances de base bien fondées et de l’exercice sont indispensables.»
Méthodes d’enseignement innovatrices
Pour l’enseignement, Manuela est soutenue par d’autres membres de l’équipe Reproduction ainsi que par des collaborateurs d’autres services de l’entreprise, par exemple du service génétique. Des méthodes d’enseignement modernes jouent un rôle central: «Aujourd’hui, nous pratiquons nettement moins souvent l’enseignement frontal que par le passé», constate la vétérinaire. «Au lieu de cela, nous utilisons des séquences numériques lors desquelles notre plate-forme de connaissances la-vache-fertile.ch est utilisée ou nous proposons un atelier d’apprentissage accompagné dans le cadre duquel les contenus sont approfondis de manière variée en autoformation. Ces méthodes innovantes sont possibles parce que plusieurs membres de notre équipe ont effectué une formation continue d’enseignant d’adultes et en didactique.»
Changement plus rapide, plus grandes classes
«L’automne passé, nous avons eu une très grande classe de 15 candidats de langue allemande et en même temps trois candidats de langue française», Manuela se souvient des semaines exigeantes. «En peu de temps, nous devons transmettre beaucoup de savoir et plus il y a de candidats qui participent aux cours, plus c’est exigeant pour nous.» La tendance vers des classes plus grandes s’est renforcée au fil des années passées, telle l’observation de la vétérinaire. Souvent, de jeunes agriculteurs postulent directement après l’apprentissage, mais ils ne restent dans le service d’insémination que peu d’années parce qu’ils reprennent ensuite l’exploitation familiale. Aujourd’hui, il est rare qu’un inséminateur travaille pendant trente ans ou plus chez Swissgenetics.
Un œil vigilant dans l’assurance de la qualité
La formation s’achève toujours fin novembre. Après avoir passé l’examen, les «nouveaux» peuvent pour la première fois aller en tournée seuls. «C’est chaque fois un jalon,» explique Manuela Falk. «On travaille maintenant de manière autonome et se sent peut-être de temps en temps aussi un peu loin de tout.» Cependant, les formateurs gardent un œil vigilant sur leurs protégés. «Avant la fin de leur période d’essai, nous accompagnons chaque candidat pendant une tournée d’insémination et regardons comment les connaissances acquises sont mises en pratique dans le travail quotidien. Ensuite, je contrôle chaque mois le succès de travail de l’ensemble du service d’insémination au moyen du taux de non-retour (NRR), qui est calculé pour chaque inséminatrice et inséminateur», explique la vétérinaire, qui est responsable du processus. «Si le NRR baisse, j’en cherche la cause, je discute avec le collaborateur et son chef de groupe ou j’invite la personne concernée à une formation ultérieure.» Malgré les structures décentralisées, la qualité du travail est ainsi assurée, souligne-t-elle: «Nos clients peuvent compter sur une grande qualité du travail de leurs inséminateurs.»
Swissgenetics cherche chaque année des collaboratrices et collaborateurs engagés qui souhaitent venir renforcer le service d’insémination. Des informations détaillées concernant les conditions ainsi que les coordonnées de nos chefs régionaux.