Situations dangereuses fréquentes
75% des inséminatrices et inséminateurs ont déjà vécu une situation dangereuse.
Jutta Berger, Collaboratrice scientifique
Ces derniers temps, plusieurs accidents graves se sont malheureusement produits dans notre service d’insémination. Leur analyse a été l’un des principaux accents des journées de formation continue en septembre. Un sondage effectué auprès des inséminatrices et inséminateurs à cette occasion a servi à recueillir leurs opinions et expériences: comment peut-on éviter les situations dangereuses et les blessures lors du travail?
Augmenter la sécurité
Ces exercices ont tenu à coeur à l’équipe sécurité au travail de Swissgenetics: «Plusieurs collaborateurs ont récemment subi de très graves blessures lors de l’insémination», rapporte Sibylle Mellema, experte en matière de sécurité au travail, qui énumère les accidents d’un air soucieux: «Les dommages corporels les plus dramatiques étaient des fractures de côtes ainsi que de graves blessures au visage, accompagnées d’états d’anxiété perdurant et d’incapacité de travail qui en résultait. Il nous importe donc beaucoup d’améliorer la sécurité lors de futures mises en place de semence par la collaboration active du service d’insémination.»
Inséminations risquées en l’absence du chef d’exploitation
Étant donné que la plupart des accidents se produisent lorsque les inséminatrices et inséminateurs sont seuls avec les animaux à l’étable, l’accent principal de la formation continue a été mis sur ces situations. «Nous avons reçu 197 réponses dans le cadre de notre sondage», dit Sibylle en résumant les résultats. «Nous en avons tiré un bilan étonnant – et en même temps effrayant – des risques que courent nos collaborateurs en inséminant des animaux en solo. Trois quarts des inséminateurs qui ont répondu ont déjà subi un accident ou ont eu beaucoup de chance dans une situation dangereuse quand il n’y avait pas de deuxième personne présente lors de la mise en place de la semence.» (cf. graphique 1) La fréquence de telles situations à risque est tout aussi étonnante! Plus de la moitié des inséminateurs interrogés pensent plusieurs fois par an que «c’était juste» parce qu’ils viennent de vivre une situation dangereuse lors d’une insémination. (cf. graphique 2)
Attentes élevées, moins de contact
Les inséminatrices et inséminateurs ont indiqué comme cause la plus importante de l’augmentation des situations dangereuses que personne de l’exploitation n’était présent. «Il y a clairement plus d’agriculteurs qui attendent des inséminateurs qu’ils se débrouillent seuls. En même temps, les animaux sont moins habitués aux contacts humains parce qu’il y a de plus en plus de stabulations libres, de robots de traite ou de vaches mères. Néanmoins, les inséminateurs interrogés ont indiqué que dans maintes situations, ils n’ont aucun problème même sans une deuxième personne – si ces inséminations ont été bien préparées par l’exploitation», ajoute l’experte.
Avertir l’inséminateur!
En particulier lorsqu’il s’agit d’animaux nerveux ou à comportement anormal, le service d’insémination souhaiterait la présence d’une deuxième personne. Il faudrait au moins avertir l’inséminateur qu’il doit faire attention. La voie de communication est secondaire: «Que ce soit un message vocal ou une note sur le bulletin de mandat dans le classeur à l’étable, peu importe», souligne Sibylle. «De plus, les inséminatrices et inséminateurs demandent à leurs clients de mettre un licol aux animaux, même s’ils sont fixés au cornadis ou se trouvent en stabulation entravée.» Si la tête de la vache est bloquée pendant l’insémination, son attention est détournée de sorte qu’il est moins probable qu’elle donne des coups de patte. «Ce qui aide aussi, c’est de bloquer non seulement l’animal à inséminer au cornadis, mais aussi un animal calme à gauche et un à droite. Ils empêchent les mouvements d’esquive latéraux brusques.» Pour éviter de faire attendre les animaux trop longtemps au cornadis, le service d’insémination peut en principe les attraper. Mais l’animal à inséminer devrait être séparé et un aliment d’appât devrait être prêt.
Nouveau service SMS
«Une autre possibilité est de se faire informer de l’heure de l’insémination», recommande Sibylle. «Il est maintenant possible de demander l’annonce de la visite lors de l’inscription. L’exploitation reçoit alors un SMS l’informant de l’heure d’arrivée de l’inséminateur. On peut même choisir combien de temps à l’avance on souhaite recevoir le SMS. Cela permet d’être présent lors de l’insémination sans devoir attendre à l’étable la moitié de la journée.»