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Conseil – bonne planification, bon démarrage
TORO article conseil|12.09.2025

Conseil – bonne planification, bon démarrage

Pourquoi la période de tarissement est décisive pour le déroulement de la lactation.

Matthias Risch, Collaborateur scientifique

Les semaines autour du vêlage sont très éprouvantes pour les vaches laitières. Au cours des deux derniers mois de gestation, le veau prend énormément de poids et sollicite beaucoup sa mère. De plus, l’organisme doit se remettre des efforts précédents et se préparer à la prochaine période de haute performance. Pendant cette période délicate, il est donc important de ne rien laisser au hasard et de planifier concrètement l’affouragement de la fin de lactation au tarissement et au-delà du démarrage de la lactation afin de créer les conditions optimales pour des vaches performantes et en bonne santé. Cela permet d’éviter de nombreux problèmes tels que les troubles métaboliques ou les gestations retardées, qui ont souvent leur origine avant le vêlage.

Le risque de maladies métaboliques, qui entraînent des troubles de la fertilité par la suite, est particulièrement grand chez les vaches grasses.

Éviter l’engraissement

Vers la fin de la lactation, les bases sont déjà posées pour la lactation suivante. L’engraissement indésirable, qui survient généralement lorsque les vaches dont la production diminue continuent à recevoir la même ration riche en énergie que les vaches en pleine lactation, est particulièrement critique. Chez les races laitières intensives, la graisse s’accumule souvent dans la cavité abdominale, ce qui passe inaperçu à première vue. Lorsque ces animaux deviennent manifestement «gras», il est déjà trop tard. Les conséquences deviennent évidentes au plus tard lors du vêlage: les vaches en surpoids ont peu d’appétit, mangent à contrecœur et tombent rapidement dans un bilan énergétique négatif. La mobilisation de graisse corporelle augmente le risque de maladies métaboliques telles que la cétose qui, à leur tour, entraînent des troubles de la fertilité.

Contrôler la condition corporelle

Une stratégie d’affouragement ciblée permet de rompre ces cercles vicieux à un stade précoce. Cela implique notamment d’adapter à temps la ration des animaux moins performants. Un contrôle actif de la condition corporelle (Body Condition Score) permet d’obtenir très tôt des indications importantes. L’objectif est d’atteindre un BCS stable d’environ 3.25 à 3.5 points au début du tarissement. Parallèlement, il est recommandé de séparer assez tôt les vaches en fin de lactation des autres vaches afin d’adapter l’affouragement de manière optimale à leurs besoins. Les exploitations avec un troupeau plus grand peuvent bien sûr plus facilement garder leurs animaux en groupes. Au plus tard au moment du tarissement, les vaches devraient être séparées des vaches en lactation dans toute exploitation, même dans une stabulation entravée. Il est important de garder les vaches en fin de gestation dans leur environnement habituel et dans un système de garde qu’elles connaissent.

Période de régénération

La période de tarissement sert non seulement à la régénération du pis, mais est aussi une phase décisive pour le métabolisme. Le moment de tarir une vache fait l’objet de nombreuses discussions. Cependant, il est plus important de tenir compte de l’état et des performances de chaque vache que de fixer une durée précise. Les vaches produisant beaucoup de lait vers la fin de la lactation courent un risque plus élevé de souffrir d'une mammite. Dans ces cas, prolonger la lactation d’une à deux semaines peut favoriser la santé du pis. Continuer à traire jusqu’au vêlage n’est toutefois jamais une option.

Volume et appétit

De toute façon, l’objectif de l’affouragement durant la période de tarissement est le maintien d’un volume de panse élevé, la stimulation de l’appétit, la préparation optimale des micro-organismes et le maintien de la condition corporelle. Indépendamment de la durée, on y réussit le mieux si l’on met beaucoup d’eau à disposition des vaches taries ainsi qu’une ration équilibrée et riche en structure. Il est important que les animaux bénéficient d’un confort suffisant pour qu’ils puissent se lever sans difficulté et volontiers pour manger.

L'approvisionnement en eau est l'un des facteurs décisifs pour maintenir un niveau élevé de consommation alimentaire chez les vaches taries.

Deux phases durant la période de tarissement

Une période de tarissement à deux phases prépare les vaches de manière optimale au vêlage et à la lactation suivante: La période de tarissement proprement dite dure jusqu’à environ deux à trois semaines avant le vêlage. La régénération est au premier plan. L’apport d’énergie devrait correspondre aux besoins d’une performance laitière d’environ cinq à six kilos (env. 5.3 MJ NEL par kg de matière sèche). Il faut éviter les grands changements dans la composition des aliments. Pour que la ration atteigne quand même les valeurs souhaitées, on peut compléter les principaux composants alimentaires avec des aliments de base riches en structure, tels que du foin coupé tardivement, de la paille ou de l’ensilage riche en fibres. Cela remplit la panse et assure la digestion des aliments. Les vaches taries préfèrent également du fourrage de bonne qualité et ne devraient pas devoir se contenter des restes de la table d’affouragement des autres.

En ne laissant rien au hasard, on garantit la performance et la stabilité de ses vaches dans la lactation suivante.

Augmenter la densité énergétique

Deux à trois semaines avant le vêlage, la phase de transit commence. La vache est alors préparée de manière ciblée à la ration riche en énergie du troupeau en lactation. L’objectif est une consommation maximale de matière sèche après le vêlage. L’acclimatation progressive de la flore ruménale s’effectue par une augmentation graduelle de la ration de concentrés, c’est-à-dire par une augmentation de la concentration en nutriments. Il est recommandé d’augmenter quotidiennement la ration de concentrés de 200 à 250 g jusqu’au jour du vêlage. La vache devrait alors consommer environ 2.5 à 3 kg de concentrés. De cette manière, l’appareil digestif s’habitue en douceur à une alimentation riche en énergie, sans risque d’acidose ou de perte d’appétit.

Gestion des minéraux

Pendant la gestation, et de ce fait également durant la période de tarissement et de transit, un apport suffisant en minéraux, oligo-éléments et vitamines est essentiel. Pour reconstituer les réserves des vaches et réduire le risque de fièvre du lait, il est recommandé d’utiliser des minéraux spéciaux pour vaches taries, qui contiennent peu ou pas de calcium. Ils assurent néanmoins l’apport en phosphore, sodium et magnésium ainsi qu’en oligo-éléments. Si les vaches sont à l’alpage pendant la période de tarissement ou au pâturage toute la journée, leur alimentation est plus difficile à gérer. Les bolus (p. ex. CURATOP), qui contiennent notamment des oligo-éléments, conviennent dans ce cas. Ils ne remplacent toutefois pas l’apport en macro-éléments et en sel pour bétail. Ceux-ci doivent être fournis via des bacs ou des pierres à lécher (ou similaires).

Le veau révèle la carence

Les minéraux favorisent le développement du veau et des cellules mammaires et sont nécessaires à la production d’un colostrum de haute qualité, qui est à son tour bénéfique pour la santé des veaux. Une carence en oligo-éléments n’a généralement pas d’effet direct sur la vache tarie. Elle se manifeste toutefois après le vêlage par une rétention placentaire et des veaux qui boivent mal et sont sensibles aux maladies. Une carence en magnésium entraîne quant à elle une mobilisation réduite du calcium des os et une absorption réduite du calcium. Elle augmente ainsi le risque de fièvre du lait.

Stimuler l’appétit

Avec la naissance du veau, une autre phase éprouvante pour la vache commence. Une zone de vêlage calme et sans stress favorise également sa consommation alimentaire. Tout comme l’accès direct à de l’eau tiède. Il est en outre prouvé que les compléments alimentaires tels que LaktaStart ou les bolus KETOTOP stimulent l’appétit après le vêlage. À ce stade, la quantité de concentrés doit continuer à augmenter progressivement de 250 g par jour au maximum, jusqu’à atteindre la quantité cible d’environ six kilos au cours de la troisième ou de la quatrième semaine de lactation. Si les concentrés sont distribués en petites portions tout au long de la journée et que l’apport en matière sèche augmente également, le pH de la panse reste stable et peut fonctionner de manière optimale.

L'affouragement autour du vêlage est décisif de la future santé de la mère.

Tout commence à la table d’affouragement

Le rapport entre le bilan énergétique et la fertilité a été prouvé à maintes reprises, tant sur le plan scientifique que pratique. C’est précisément pendant la période de tarissement que la teneur énergétique de la ration est décisive. Seuls un bilan énergétique équilibré et une condition corporelle stable augmentent le succès de l’insémination. C’est pourquoi la gestion de la fertilité ne commence pas seulement au moment du vêlage ou même de la première insémination. Elle commence plusieurs mois auparavant, avec un affouragement ciblé et structuré des vaches en fin de lactation ou taries.

Bilan

En planifiant de manière conséquente l’affouragement de la «vache en fin de lactation» jusqu’à la «vache fraîchement vêlée», en coordonnant les différentes phases et en répondant aux besoins individuels de chaque animal, vous vous assurez d’avoir des vaches en bonne santé, performantes et très fertiles. La phase autour du vêlage n’est qu’une partie d’un concept global bien pensé qui favorise le succès à long terme de l’exploitation laitière.